Où atterrir ? est une expérimentation artistique, scientifique et politique
qui propose a des citoyen·nes, des agent·es de la fonction publique et des élu·es de mener l'enquête sur leur terrain de vie à partir de leurs attachements : ce à quoi ils tiennent et qui les fait tenir.
Carnet d'atterrissage
Le Collectif Rivage, créé à Bordeaux en 2020, réunit des artistes et des scientifiques.
Carnet d'atterrissage
A la manière d'un carnet de bord, l'équipe du Collectif Rivage a documenté le bourgeonnement de l'expérimentation "Où atterrir ?" entre 2021 et 2023.
Atelier 10
Mettre en récit et partager son enquête
Où atterrir ? est une expérimentation artistique, scientifique et politique
qui propose a des citoyen·nes, des agent·es de la fonction publique et des élu·es de mener l'enquête sur leur terrain de vie à partir de leurs attachements : ce à quoi ils tiennent et qui les fait tenir.
La démarche associe les pratiques artistiques et cartographiques aux méthodes d'enquêtes pour redéfinir le territoire à partir des dépendances et revitaliser le cercle politique dans un contexte de mutation climatique.
Tous les protocoles ont été expérimentés pendant l’année 2021-2022, il est possible de les retrouver un à un dans les ateliers 1 à 8 en suivant la pagination ci-dessous.
1 — accueil convivial des participant.es
> 15 min avec toute l’équipe
2 — présentation du programme de l’atelier ouvert
> 10 min avec Maëliss Le Bricon
3 — cercle des prénoms
> 3 min animé par Maëliss Le Bricon
4 — mise en corps et voix
25 min animé par Séverine Lefèvre
5 — flow
15 min animé par Chloé Latour
6 — travail avec le souffle et l’air
5 min animé par Maëliss Le Bricon
7 — langage imaginaire en trio
10 min animé par Maëliss Le Bricon
8 — écho dans la montagne
5 min animé par Maëliss Le Bricon
9 — abaque des résonances
50 min animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert
10 — tour des concernements
5 min animé par Maëliss Le Bricon
11 — tables : enquêtes et matrices
1h animé par Maëliss Le Bricon
12 — boussole vivante
30 min animé par Maëliss Le Bricon
13 —fête au jardin secret
animé par Vincent Baribaud, pianiste
“Je n’ai pas dit le plus bizarre. Chaque fois que je nomme un élément qui se trouve sur ma liste, l’un des participants se lève pour venir se placer sur la boussole, à côté de moi et dans la position que j’indique — avec pas mal de discussions sur l’emplacement exact qu’il doit occuper (l’incertitude sur la position de chaque personne joue un rôle capital comme on le verra dans l’apprentissage de la situation). Si quelqu’un écrit « je protège la planète bleue », quelqu’un qui vient jouer le rôle de « planète bleue » en se plaçant, puisque c’est très général, très loin, sur le cercle à main droite derrière lui. Si un autre a choisi « abattoir de proximité » quelqu’un vient jouer « abattoir de proximité » tout près de lui. Pendant toute la séance — cela peut durer vingt minutes ou plus — on va finir par trouver, sur cette espèce d’échiquier, autant de « pièces » ou de « pions » qu’il y aura eu d’entités mentionnées. Et toutes ces pièces vont avoir tendance à se déplacer au cours du récit. Et donc, au fur et à mesure, « je » deviens un « collectif » ou, plus exactement, mon texte — ce gribouillis que j’ai écrit pendant la demi-heure de silence et d’introspection — devient, sur scène, devant tout le monde, un petit collectif de « pions animés », disons de partenaires, presque de danseurs, qui animent, scénarisent, matérialisent, objectivent et mettent à distance, ce que j’avais sur ma feuille.
Mais qui l’allègent aussi, car c’est le miracle toujours renouvelé de ce collectage : je suis devenu groupe et je vois l’étrangeté de la façon dont j’ai choisi de me décrire. Et le plus étrange, c’est que cela se voit pour de bon dans la disposition des partenaires sur la boussole : chaque description est différente et ces différences se lisent comme un puzzle, elles tracent une signature unique, une géographie particulière aussi différente que, sur un atlas, le tracé d’une côte enregistré grâce au grillage des longitudes et des latitudes. Voilà le paysage mouvant et vivant que je dessine, avec les autres, à qui je donne des « indications de scène » par le choix que j’ai fait de ma description (c’est ce que SOC va savoir magnifiquement recueillir en schémas).”
Bruno Latour