Où atterrir ? est une expérimentation artistique, scientifique et politique
qui propose a des citoyen·nes, des agent·es de la fonction publique et des élu·es de mener l'enquête sur leur terrain de vie à partir de leurs attachements : ce à quoi ils tiennent et qui les fait tenir.
Carnet d'atterrissage
Le Collectif Rivage, créé à Bordeaux en 2020, réunit des artistes et des scientifiques.
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Carnet d'atterrissage
A la manière d'un carnet de bord, l'équipe du Collectif Rivage a documenté le bourgeonnement de l'expérimentation "Où atterrir ?" entre 2021 et 2023.
Atelier 12
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Où atterrir ? est une expérimentation artistique, scientifique et politique
qui propose a des citoyen·nes, des agent·es de la fonction publique et des élu·es de mener l'enquête sur leur terrain de vie à partir de leurs attachements : ce à quoi ils tiennent et qui les fait tenir.
La démarche associe les pratiques artistiques et cartographiques aux méthodes d'enquêtes pour redéfinir le territoire à partir des dépendances et revitaliser le cercle politique dans un contexte de mutation climatique.
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1 — accueil convivial des participant.es
> 15 min avec toute l’équipe
Autour d’une boisson avec des biscuits ou des fruits pendant lequel on échange et on se met à l’aise avant de commencer l’atelier.
2 — lecture de l’hommage à Bruno Latour par Philippe Descola
5 min animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert
Aujourd’hui est un atelier particulier puisque c’est la première fois qu’on se retrouve depuis le décès de Bruno Latour qui nous bouleverse tous.tes. On vous propose de commencer la journée par un hommage avec la lecture d’un texte écrit par Philippe Descola : https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/11/03/a-bruno-latour-ta-pensee-audacieuse-est-devenue-la-pensee-du-temps-present_6148386_3232.html
3 — présentation de l’atelier
2 min animé par Maëliss Le Bricon
Nous continuons le processus “Où atterrir ?” avec l’activation de la boussole des puissances d’agir.
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4 — cercle des prénoms
> 3 min animé par Maëliss Le Bricon
+ Une première personne sonorise son prénom avec un geste.
+ Tout le monde reprend, en même temps et le plus précisément possible, le geste et le prénom de la première personne.
+ On recommence pour chacun.e jusqu’à boucler le cercle des prénoms.
5 — présentation des étapes de l’expérimentation
15 min animé par Maëliss Le Bricon
+ “Où atterrir ?” est une expérimentation artistique, scientifique et politique qui a pour objectif de :
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redonner des capacités d’expression politique aux citoyen.nes
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et redonner des capacités d’écoute aux administrations et plus largement aux institutions, pour revitaliser le cercle politique.
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"Nous avancions donc l’idée qu’il était inutile de parler de « consultation citoyenne », de « participation du public », de « mobilisation » avant d’avoir reconstitué des capacités d’expression, par d’autres méthodes que la discussion ou l’enseignement. Comme le Ministère avait tout essayé en terme de « consultation », notre proposition a été bien accueillie.
En effet, l’hypothèse du projet repose sur l’idée que les dispositifs participatifs, aussi astucieux qu’ils soient, supposent des citoyens en quelque sorte tout équipés en compétence de communication, d’intérêt pour la chose publique, de disposition à s’exprimer, etc. Or d’une part, le délabrement de la sociabilité et la misère sociale, et d’autre part la nouveauté et l’énormité des sujets liés aux disputes géo-sociales, font qu’on ne peut plus considérer comme acquis que ces citoyens existent et soient mobilisables. D’où l’importance de creuser bien plus au fond et de reprendre la question des compétences politiques pour participer à la chose publique une par une. Énorme travail de ravaudage dont on ne peut faire l’impasse quand les abstentionnistes forment le premier parti de France et de très loin."
Bruno Latour
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DU LIEU D’HABITATION AUX CONDITIONS D'HABITABILITÉ
- point dogmatique de Bruno Latour
“Dès que l’on parle d’engendrement, toutefois, l’attention se dirige aussitôt vers ce qui fait agir l’acteur humain, ce qui le met au monde, ce qui lui donne vie et, c’est là le plus important, le situe, le cible, l’attache, comme ce qui, à son tour, peut donner vie ou non à d’autres participants à l’action. Dans la scénographie traditionnelle, on part d’un sujet autonome qui est libre de se tourner ou non vers le souci de la nature. Quand on pose la question de l’engendrement, l’acteur devient un moment, une étape, un événement dans un faisceau de trajectoires qui pour certaines le font exister, pour d’autres l’attaquent, pour d’autres encore le traversent sans le modifier. C’est bien l’humain qui est visé (on ne voit pas ce que serait une politique qui ne porterait pas sur l’humain), mais voilà, le sujet est visé par d’autres forces par rapport auxquelles il apparaît bien comme un acteur, certes, mais qui n’est plus à l’origine de quoique ce soit. Ce qui ne veut pas dire que l’on retombe dans les charmantes énigmes du libre arbitre, mais plutôt que les sujets humains partagent avec tous les existants les mêmes soucis d’inventer de quoi durer, de quoi recommencer, de quoi se maintenir dans l’existence. Ni plus, ni moins. Ni privilège, comme dans la scénographie classique ; ni effacement, comme dans le naturalisme.”
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+ Les principales étapes de l’expérimentation :
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Mener l’enquête
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Augmenter sa puissance d’agir
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Doléancer
+ Les nouvelles représentation des territoires par la cartographie et le récit :
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La cartographie permet de représenter les terrains de vie. C’est un appui à l’enquête qui permet aussi de partager avec d’autres acteurs les relations de dépendances en jeu.
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La mise en récit de l’enquête permet de partager et de rendre les autres sensibles à ce qui importe pour le/la citoyen.ne-expert.e.
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“Il faut sérieusement, très sérieusement poser la question, faire l’inventaire (...) enquêter au sujet de tout ce qui pour qui une perte en cours a et aura des conséquences, dans chaque situation. Très sérieusement, c’est à dire non pas en général, mais dans chacun des drames concrets, là, à cet endroit, maintenant, pour tels êtres (...). et plus sérieusement revient à raconter des histoires. (...) La chronologie se constitue d’une simple liste d'événements dans l’ordre de leur apparition; le récit, en revanche tisse les événements, les relie à un contexte, rend manifeste l’existence d’un sens, ou plutôt d’une pluralité de significations, de “faire signifier", par et pour tous ceux qui sont engagés dans ce qui devient une histoire. C’est sans doute cela le mérite essentiel des récits : “ils tiennent ouverts un éventail de points de vue, d’interprétations, de temporalités et de possibilités", c'est-à-dire une pluralité de manières dont les événements font sens, signifient pour ceux que l’histoire enrôle.”
Vinciane Despret
6 — flow, marche dans l’espace
10 min animé par Loïc Chabrier
+ On marche dans l’espace et on en profite pour s’étirer, écarter ses bras, faire un peu rouler sa tête, redécouvrir l’espace, la distance avec les murs, combien on est dans cette salle. Si on repère un espace vide, on peut y aller.
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On commence à regarder les trajectoires des autres : parfois il y a des espaces vides où tout le monde se précipite, et d’un coup ça crée d’autres espaces vides.
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Qu’est-ce qui se passe si on commence à changer les tempos ? Si on vide un espace d’un seul coup, à quelle vitesse il se re-remplit ? Lentement ? Plutôt vite ? Est-ce que c’est discret ? Est-ce que je fais bien sentir à tout le monde que je traverse tout l’espace ? On a tous.tes différents tempos qu’on peut adapter : on peut être au ralenti et laisser deviner la trajectoire qu’on va emprunter. On peut parfois s’arrêter, et laisser délibérément un espace plein. Et repartir parce qu’un espace vide nous appelle. Il y a les trajectoires des autres personnes qui nous déplacent.
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On va maintenant traverser des portes entre deux personnes. Que se passe-t-il au moment où on la traverse ? Il y a plein de manières de passer une porte, à différents rythmes, avec différentes intentions. Ces portes bougent continuellement.
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Parfois il y a des toutes petites portes, et d’autres fois elles sont immenses. Jusqu’à quel point peut-on ouvrir notre vision périphérique, nos membres, nos extrémités, pour percevoir ces portes ?
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Maintenant, on peut suivre quelqu'un avec différents tempos tout en continuant à passer des portes et courir vers un espace vide. On peut également repérer toutes les portes que l’on traverse en allant vers un espace vide.
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On peut aussi s’arrêter pour laisser quelqu’un traverser une porte.
+ Normalement, nous avons un flow qui commence, comme de l’eau, parfois ralentie, parfois qui s'accélère, se stabilise, donne l’impression d’être à l’arrêt, mais qui est toujours en mouvement.
+ On arrête de parler et de donner des indications pour laisser monter le flow en musique.
+ A la fin de la musique, on baisse progressivement le son pour réduire le rythme du flow.
+ On se retrouve en cercle, on respire, on ferme les yeux, pour sentir où est-ce que ça circule, qu’est-ce qui danse à l’intérieur. On respire et on essaie de faire en sorte que ça se diffuse partout, jusqu’aux extrémités, jusque dans le haut du crâne, à l’arrière du crâne, jusque dans le dos, comme si on essayait d’ouvrir le dos, ouvrir la cage thoracique, les coudes, les genoux, les pommettes. Quand on respire, les narines s’ouvrent en grand : personne ne nous regarde, vous pouvez en faire l’expérience !
+ Progressivement, on ouvre nos yeux, et on découvre qui est en face de vous.
7 — gamme des émotions
10 min animé par Loïc Chabrier
+ On se place en cercle, et on observe notre corps se maintenir en équilibre verticalement. Il peut, comme nous l’avons vu, être chahuté par les pressions reçues, mais aussi être traversé et coloré par des émotions. Nous allons nous exercer et faire plusieurs gammes d'émotions pour mieux les repérer, les décrire et pour ensuite composer de nouveaux affects.
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Le travail sur les émotions permet d’éviter les passions tristes :
"Les discussions suscitent des passions mais qui ne sont pas travaillées, rendues explicites, et donc deviennent impossibles à mobiliser ou à articuler. Les exercices à froid et à chaud sur les émotions vont permettre de contourner les passions tristes associées trop souvent à la politique et au découragement devant l’impuissance que suscitent les questions écologiques.”
Bruno Latour
+ Nous exerçons nos gammes pour chaque émotion : la colère, la peur, la tristesse et pour finir la joie. Le protocole est le même pour chaque émotion :
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Pour commencer, l’artiste-médiateur propose un petit geste-son de l’émotion qui est ensuite repris et amplifié de manière crescendo par les participant.es sur deux tours de cercle. Pendant la gamme, le corps est de plus en plus engagé, l’émotion prend une forme de plus en plus grande. Lorsque l’émotion revient à l’artiste-médiateur, il joue aussi l’émotion en miroir, la boucle est bouclée.
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Pour clôturer la gamme, au signal de l'artiste-médiateur, tout le monde propose en même temps sa sculpture de l’émotion vocalisée. Chaque sculpture est très précise, singulière, comme si on passait dans un musée, et qu’on voyait la sculpture de cette émotion : c’est une sculpture magnifique, avec énormément de détails.
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Tout en tenant la position, on observe et on décrit à voix haute toutes les caractéristiques et détails de ces sculptures. Chacun.e sent et partage ses observations, “vous êtes un explorateur de vous-même” : qu’est-ce que vous avez fait pour aller vers la colère ? Quelles sont vos sensations ? Regardez les autres sculptures et décrivez-les : qu’est-ce que vous observez ?
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Pour finir, on observe et on décrit ce que l’on met en place physiquement pour revenir à la position neutre et verticale de départ.
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Avec la gamme de la colère suivie de la peur, on observe la dynamique des deux émotions qui nous mobilise physiquement, tantôt en avant, tantôt en arrière, sur un axe horizontal.
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Avec la gamme de la tristesse suivie de la joie, on observe à nouveau la dynamiques des deux émotions qui nous mobilisent physiquement, tantôt vers le haut, tantôt vers le bas, sur un axe cette fois-ci vertical.
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Un fois qu’on est revenu à l’équilibre, on fait trembler tout le corps comme si on était à nouveau dans un bassin en ébullition, comme un œuf dans une casserole. Puis on retrouve l’immobilité, la suspension, et on repart dans l’autre sens avec une nouvelle émotion.
Rendre les émotions articulables
“Toute expression politique entraîne de puissantes émotions. Il faut parfois les susciter quand elles n’existent plus, ou, au contraire, les canaliser quand elles sont trop fortes. Dans tous les cas, il faut les rendre explicites pour que chacun en ressente les effets et puisse les modifier au besoin en fonction de à qui il s’adresse et de ce qu’il a à dire. Pour cela, il faut des exercices qui brise l’évidence des passions et en articule autrement les différents postures et affects.”
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8 — boussole des émotions
5 min animé par Maëliss Le Bricon
+ La boussole des émotions nous permet de visiter quatre émotions : la joie, la peur, la tristesse et la colère. Dans un premier temps, nous allons expliciter ces quatres émotions, comme des couleurs primaires, pour ensuite mieux les nuancer et les articuler.
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Chacun.e se place dans le quadrant de son choix qui correspond à une des quatres émotions : la colère, la peur, la tristesse et la joie.
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A mon clap, les participant.es du premier groupe qui se situent dans le cadran de la colère proposent des sculptures vivantes qui s’expriment avec le langage imaginaire. Les autres participant.es prêtent attention à la composition sonore, les yeux fermés, jusqu’à ce qu’elle trouve une fin collective.
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A mon clap, les participant.es du second groupe, qui se situent dans le cadran de la peur, proposent à leur tour des sculptures vivantes qui s’expriment avec le langage imaginaire. Les autres participant.es prêtent attention à la composition sonore, les yeux fermés, jusqu’à ce qu’elle trouve une fin collective.
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Ainsi de suite avec les autres groupes qui jouent la tristesse et la joie.
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On prend le temps de revenir lentement à la verticalité pour défaire chaque sculpture, on observe ce qui s’est désaxé pour enfin replacer en équilibre nos volumes (tête, ceinture scapulaire, bassin) les uns au-dessus des autres.
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Chaque quadrant va jouer l’un après l’autre, les autres ferment les yeux et écoutent comment sonne chaque émotion.
9 —groupes de travail sur l’enquête
1h animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert
On fait 3 groupes :
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Les participant.es qui commencent l’enquête se retrouvent avec Maëliss à une table pour répondre au questionnaire et commencer la cartographie de la boussole. Chacun.e partage son concernement avec le groupe.
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Une partie des participant.es présent.es depuis l’année dernière se retrouve avec Loïc pour avancer et affiner la cartographie de leur boussole.
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L’autre partie des participant.es présent.es depuis l’année dernière se retrouve avec Marion pour réaliser leur matrice narrative.
10 — pause déjeuner
1h30
11 — la danse des cratéropes écaillés
15 min animé par Maëliss Le Bricon
+ On se retrouve en cercle pour écouter l’histoire de la danse des cratéropes écaillés rapportée par la philosophe Vinciane Despret pendant son premier terrain dans le désert de Néguev avec l‘ornithologue Amotz Zahavi.
Les cratéropes écaillés sont des oiseaux, qui vivent en groupe dans le désert, et pour qui la compétition importe. Comme la survie dans le désert est très difficile, ils ont trouvé un moyen de cultiver leur sens de la concurrence, pour se faire remarquer, pour gagner en prestige et monter dans la hiérarchie, sans pour autant mettre le bien-être du groupe en danger, et ceci grâce à l’altruisme. C’est-à-dire qu’il y a compétition au sein du groupe pour être le plus altruiste, et cela prend la forme de nombreux cadeaux : ils s’offrent des vermisseaux et cherchent sans arrêt à épater les autres pour montrer qu’ils ont les moyens de donner et qu’ils sont audacieux. Les cratéropes associent la compétition au besoin de coopération qui assure le bien-être du groupe.
Les scientifiques étudient un rituel collectif à l’aube pratiqué par les cratéropes écaillées et qui est tantôt reconnue comme une danse tantôt comme un simple toilettage :
“Le moment de la danse matinale est le moment le plus mal choisi : le soleil se lève à peine, les cratéropes ont grand-peine à voir dans cette pénombre, et constituent une proie facile pour un prédateur. En outre, après une longue nuit de sommeil, les oiseaux sont affamés et doivent d’urgence trouver de l’énergie. Le site même du rituel est tout aussi surprenant : les cratéropes dansent généralement dans un environnement non-couvert, là où ils sont les plus démunis face à un prédateur potentiel.
Selon Zahavi, le lieu et le temps de la danse sont des indices : ils sont choisis parce que, justement, ces lieux et ces moments représentent le plus de difficultés. C’est cette difficulté même qui donne la signification, la fonction de la danse : elle permet de vérifier la fiabilité des motivations des membres du groupe.”
Vinciane Despret attire notre attention sur cette danse, elle dit :
“Quand les animaux font des choses idiotes en apparence, qui n’ont pas été sanctionnées par la sélection naturelle, c’est qu’il y a un sens pour eux, une valeur, un autre sens. Zahavi arrive à faire l'hypothèse que dans des groupes qui sont tenus par la nécessité de la solidarité (parce qu'il y a des prédateurs, des serpents, il faut que tout le monde soit attentif aux autres, il n’y a qu’un couple, il faut nourrir les petits, on est dans le désert ), il y a une solidarité qui doit être vraiment très intense. Comment cette solidarité peut être vérifiée ? Aussi activée, réactivée et nourrie ? C'est la danse.
Et pourquoi ? Un oiseau propose aux autres de danser : “venez, on va se mettre en danger !” Si les autres acceptent, ils envoient un message du style “tu peux compter sur nous, nous sommes fiables, avec toi on prend des risques”. Celui qui propose la danse prend aussi un risque.
D’une certaine manière, on a une très jolie théorie qui affirme à la fois que la danse est un test de la fiabilité des relations qui permet de savoir qui est fiable ; et en même temps, c’est un test qui nourrit la fiabilité des relations et c’est très joli. On est dans l’ordre non pas de la révélation, mais de la performance.”
La danse des cratéropes est un test de fiabilité des relations qui nourrit la fiabilité des relations et qui permet de réactiver les liens de solidarité au sein du groupe.
+ On se retrouve assis sur nos chaises autour du cercle tracé au sol pour un exercice qui nous servira à activer la boussole des puissances d’agir en fin d’après-midi. L’exercice est accompagné par une musique.
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Chacun.e repère un endroit, une bande en bordure du cercle où il prévoit d’aller se positionner.
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Une première personne se lève, et fait tout le tour du cercle jusqu’à l’endroit qu’elle a choisi. Elle se déplace en marchant, en courant, en reculant, en sautillant, au ralenti…
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Une fois arrivée, la personne fait un geste ou une danse.
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Elle continue ensuite le cercle pour retourner à sa place. Sur le chemin du retour, dès qu’elle passe devant un.e participant.e qui souhaite entrer dans le cercle, il/elle se lève à son tour.
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La personne profite de son passage pour se lever, et tandis que la première personne va se rassoir à sa place, il/elle se dirige vers l’endroit qu’il a repéré pour faire un geste. Et ainsi de suite : il/elle retourne à sa place, une nouvelle personne se lève à son passage…
12 — boussole vivante
45 min animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert
La règle d’or à laquelle on se tient en atelier et jusqu’à la fin de l’expérimentation : On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne commente pas, on ne rebondit pas.
Un.e citoyen.ne-expert.e se place au centre de la boussole avec sa boussole papier, et commence par lire son concernement suivi de sa deuxième réponse au questionnaire : pouvez-vous décrire précisément en quelques lignes en quoi la présence de cet élément vous est indispensable ?
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Le/la citoyen.ne-expert.e appelle chaque entité de sa boussole en commençant par les menaces, et en finissant par les allié.es. Dès qu’un.e participant.e entend une entité qu’il/elle a envie d’incarner, il/elle entre dans la boussole. Le/la citoyen.ne-expert.e le/la place et décrit précisément l’action de l’entité : ce qu’elle fait qui maintient ou menace le concernement.
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Le/la citoyen.ne-expert.e lit la carte-action correspondant à l’entité pour que le/la participant.e puisse l’incarner dans la boussole et lui donne une forme. Si elle/il ne dispose pas de la carte-action, le/la citoyen.ne-expert.e lui décrit précisément l’action de l’entité, sans commenter et sans donner son opinion.
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Au fur et à mesure que les participant.es se placent sur la boussole, un.e scribe saisit et projette en même temps la boussole en version numérique sur un écran.
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Les autres participant.es continuent à venir incarner les entités nommées jusqu’à ce que tout le groupe peuple la boussole ou qu’il n’y ai plus d’entité à placer.
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Une fois que tous.tes les participant.es sont placé.es, chacun.e propose une sculpture vivante qui représente l’action de l’entité qu’il/elle incarne.
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Enfin, la pièce manquante : le concernement. Le/la citoyen.ne-expert.e propose une sculpture vivante du concernement au centre de la boussole et lance la sonosphère du terrain de vie qui se compose avec tous.tes les participant.es de la boussole.
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La sonosphère trouve sa résolution et se termine sans que l’artiste-médiateur intervienne.
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Le/la citoyen.ne-expert.e laisse la place à un.e autre citoyen.ne-expert.e qui active sa boussole vivante à son tour.
13 — counting, préparation à la boussole des émotions
3 min animé par Maëliss Le Bricon
+ Chaque participant.e dit un numéro à haute voix jusqu’à ce que tout le monde ait parlé une fois (s’il y a 10 personnes, on compte jusqu’à 10). On compte dans l’ordre croissant avec comme règle du jeu de ne jamais parler en même temps. Si cela arrive, on reprend le décompte à zéro.
14 — boussole des émotions, feedback
15 min animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert
+ On prend un temps d’écriture de 10 min pour que chacun.e finalise sa boussole des émotions et choisisse une phrase par quadrant qu’il/elle souhaite partager.
La règle d’or à laquelle on se tient en atelier et jusqu’à la fin de l’expérimentation : On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne commente pas, on ne rebondit pas.
+ On active la boussole des émotions :
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La moitié du groupe se répartit sur la boussole des émotions tracée au sol. Chacun.e lit, sur le mode du counting, ce qu’il/elle a inscrit sur sa feuille selon avec le carré où il/elle se trouve (joie, colère, peur, tristesse).
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L’autre moitié du groupe avec le/la citoyen.ne-expert.e sont assis en face de la boussole des émotions pour écouter la collecte des émotions.
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Quand chacun.e a pris la parole et lu ce qu’il/elle a écrit dans son quadrant, tout le monde change de quadrant et recommence l’opération.
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Pendant tout le temps d’activation de la boussole, on maintient un état d’écoute, on est sur le mode du counting.
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Les scribes retranscrivent mot pour mot la collecte pour la remettre ensuite au citoyen.ne-expert.e et au groupe.
15 — boussole des puissances d’agir
45 min animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert
+ Le/la citoyen.ne-expert.e note son concernement sur une carte et écrit ses besoins qu’il/elle identifie pour avancer dans son enquête.
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Le/La citoyen.ne-expert.e lit son concernement et le place au centre de la boussole.
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Si il/elle a identifié des besoins liés à son enquête, il/elle les lit et positionne chaque carte dans un faisceau du cercle interne de la boussole des puissances d’agir. Il/elle a le choix de ne pas adresser de besoins.
+ Les participant.es écrivent pendant 15 minutes des ressources qu’ils identifient à partir du récit d’enquête ou des besoins formulés par le citoyen.ne-expert.e.
Sur chaque carte, il est possible de décliner une ressource selon 4 questions auxquelles on répond par ordre chronologique. On commence par répondre à la première question et si cela est possible, on répond aux suivantes. On ne peut compléter une question que si on a répondu à la précédente.
1. Qui ?
2. Pourquoi faire ?
3. Où ?
4. Avec qui ?
+ On se retrouve autour du cercle sur nos chaises. Le/la citoyen.ne-expert.e se place au centre de la boussole des puissances d’agir et on remobilise la danse du cratérope écaillé avant d’entrer dans la boussole des puissances d’agir :
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On repère l’endroit du cercle où l'on souhaite contribuer. Si notre ressource correspond à un besoin exprimé, on se place dans le faisceau correspondant. S’il s’agit d’une contribution libre, on choisit un faisceau vide pour poser notre carte.
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On se lève et on fait un tour de cercle jusqu’à l’endroit repéré.
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On lit scrupuleusement la carte qu’on adresse à l’enquêteur.rice.
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On la pose plus ou moins proche du centre de la boussole en fonction du nombre de questions auxquelles on a répondu. Chaque réponse correspond à un pas supplémentaire dans la boussole. Si on a répondu à “qui ?”, on avance d’un pas vers le centre de la boussole et on dépose notre carte. Si on a répondu à “Qui ? Pourquoi faire ? Où ?”, on avance de trois pas vers le centre de la boussole pour y déposer notre carte.
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On retourne à notre place en faisant le tour du cercle : est-ce que quelqu’un va se lever à son passage pour aller poser sa carte ?
+ La boussole des puissances d’agir se termine quand toutes les contributions écrites ont été posées.
+ Le/La citoyen.ne-expert.e rassemble les cartes ressources offertes dans une enveloppe qu’il/elle emporte et qu’il/elle pourra activer le moment venu, à son rythme. Une fois que les ressources ont été partagées, on laisse l’entière liberté au/à la citoyen.ne-expert.e, ce qui signifie qu’on ne le/la relance pas aux prochains ateliers pour savoir si il/elle a bien activé la ressource qu’on lui avait indiqué.
RENDRE DES CAPACITÉS D’ACTION - point dogmatique de Bruno Latour
"La responsabilité des humains dont nous tentons d’exprimer le territoire —ou selon l’excellent jeu de mot de Haraway, la response ability, la capacité à répondre— ne suppose aucune distance incommensurable comme du temps de « l’homme devant la nature », mais seulement une version, finalement assez classique, de l’action politique. Redonnez-nous un territoire compréhensible et habitable, et nous serons à nouveau capables de vie politique. C’est ce qui lie, dans notre expérience du consortium, la notion d’auto-description, la « mise en boussole », le choix de l’engendrement et la notion de territoire à composer."
16 — clôture
5 min