top of page
djdjdf.png

Où atterrir ? est une expérimentation artistique, scientifique et politique

qui propose a des citoyen·nes, des agent·es de la fonction publique et des élu·es de mener l'enquête sur leur terrain de vie à partir de leurs attachements : ce à quoi ils tiennent et qui les fait tenir.

Carnet d'atterrissage

Le Collectif Rivage, créé à Bordeaux en 2020, réunit des artistes et des scientifiques.

Carnet d'atterrissage

A la manière d'un carnet de bord, l'équipe du Collectif Rivage a documenté le bourgeonnement de l'expérimentation "Où atterrir ?" entre 2021 et 2023.

by-nc-sa.eu.png

Atelier 7

Révéler les alliances et augmenter sa puissance d'agir

Où atterrir ? est une expérimentation artistique, scientifique et politique

qui propose a des citoyen·nes, des agent·es de la fonction publique et des élu·es de mener l'enquête sur leur terrain de vie à partir de leurs attachements : ce à quoi ils tiennent et qui les fait tenir.

La démarche associe les pratiques artistiques et cartographiques aux méthodes d'enquêtes pour redéfinir le territoire à partir des dépendances et revitaliser le cercle politique dans un contexte de mutation climatique.

1 — accueil convivial des participant.es

> 15 min avec toute l’équipe

 

Autour d’une boisson avec des biscuits ou des fruits pendant lequel on échange et on se met à l’aise avant de commencer l’atelier.

 

2 — présentation du programme de l’atelier

10 min animé par Maëliss Le Bricon

 

On retire nos chaussures, on laisse toutes nos affaires au bord du plateau et on vient s’asseoir sur les chaises en cercle autour de la boussole tracée au sol. Les membres de l’équipe et les participant.es sont mélangé.es.

 

+ Pour cet atelier commun, nous allons expérimenter un nouvel outil que nous avons appelé la boussole des puissances d’agir. Nous avons également la chance d’accueillir Chloé Latour pour ce week-end commun. L’enjeu de cet atelier est de pouvoir révéler et partager les ressources au sein du collectif.

 

3 — cercle des prénoms

> 3 min animé par Maëliss Le Bricon

 

+ Une première personne sonorise son prénom avec un geste.

 

+ Tout le monde reprend, en même temps et le plus précisément possible, le geste et le prénom de la première personne.

 

+ On recommence pour chacun.e jusqu’à boucler le cercle des prénoms.

©_Pierre_PLANCHENAULT-03185.jpg

4 — mise en corps et voix

20 min animé par Séverine Lefèvre

 

+ On réveille nos sensations physiques 

 

  • On étire tout le corps, avec des bâillements et des grimaces.

  • On tapote sur les os pour sentir la résonance osseuse, et sentir les vibrations. 

  • Puis on ferme les yeux quelques instants et on profite de la résonance dans les tympans, dans les os, on écoute la qualité du silence. On ouvre les yeux tout doucement et on reprend contact avec la lumière, on regarde l’espace et les personnes qui sont présentes.

 

+ On circule l’espace sur un rythme dynamique : 

 

  • On salue chaque personne que l’on croise par : un sourire, un clin d’œil, un geste, un mot ou un hochement de tête… On garde une conscience élargie de l’espace. On continue de circuler, en arrêtant les salutations mais en conservant les regards aux autres et à l’espace. 

  • Puis à l’écoute, la marche de tout le groupe se ralentit. A l’écoute, on forme des binômes qui marchent calmement ensemble. On s’arrête en même temps que son binôme et le groupe entier.

 

+ On se repartit les rôles du guide et de l’aveugle. Le/la guide pose sa main dans le dos (entre les omoplates) de son/sa partenaire aveugle. L’aveugle ferme les yeux et se laisse guider par la pression de la main et les intentions qu’il/elle reçoit.

 

  • Le/la guide peut tenter des variations de vitesse, de chemins, jusqu’à l’arrêt. L’aveuge ouvre doucement les yeux, reprend contact avec l’espace, prend une grande inspiration et profite ! 

  • On change les rôles.

  • Pour finir, on profite d’une grande inspiration tous ensemble avec bras vers le haut, et on relâche tout !

 

+ On se retrouve en cercle et on suit les gestes crescendo de l’artiste-médiatrice sans consignes orales. On se met à l’écoute de ce qui se crée au fur et à mesure : 

 

  • Chacun.e frotte doucement ses mains l’une contre l’autre puis claque des doigts.

  • Chacun.e tapote ses jambes et son bassin avec le dos de ses mains.

  • Chacun.e tapote plus franchement ses cuisses avec les mains à plat.

  • L’artiste-médiatrice joue sur les accents que chacun.e reprend.

  • On refait le chemin inverse decrescendo pour arriver au silence. 

  • Est-ce qu’on a reconnu un paysage sonore particulier ?

5 — matrice narrative

45 min animé par Maëliss Le Bricon et Loïc Chabrier

 

La règle d’or :

“On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne commente pas, on ne rebondit pas.”

 

+ On prend un crayon et un support (feuille pliée petit ou grand format) pour tracer notre matrice narrative pendant 25 minutes. On commence par écrire : 

 

  • Notre concernement que l’on peut placer où on le souhaite (au centre, dans un angle…).

  • On remonte le chemin d’actions que nous fait faire l’enquête : “Qu’est-ce que me fait faire l’enquête ?”. “Les chemins que l’enquête me fait emprunter ou ce que ça met en chemin.” “Qu’est-ce qu’elle va me faire faire ?”. Par exemple : mon enquête m’a fait rencontrer telle personne, ça m’a fait lire tel ouvrage ou tel rapport. Je suis allé.e voir telle ou telle information, participé à tel événement… 

  • On peut aussi prendre nos boussoles pour nous appuyer dessus si besoin. “Comment les entités se sont retrouvées là ?”, puis on peut questionner l’entité : “qu’est-ce que tu m’as fait faire ?”

 

+ On se met en groupe de 3 personnes et chacun.e partage sa matrice narrative pendant que les autres écoutent le récit d’enquête. Chaque récit dure 15 minutes.

 

“C’est une expérimentation, une mise à l’épreuve : qu’est-ce que je fais avec ceci ? Quel sens me sollicite ? Quel devenir j’offre à ceci ? Il ne s’agit pas d’expliquer, mais de comprendre, dans le sens de « prendre avec ». Se laisser instruire. Faire d’une histoire une matrice narrative. Une machine à faire des histoires de proche en proche, une matrice d’histoires qui se fabriquent au départ des précédents et qui, de ce fait, se connectent les unes aux autres non sur un fil, mais de telle sorte à former une toile – c’est ce qu’on pourrait appeler écrire en trois dimensions ; n’importe quel point de la trame peut donner naissance à une nouvelle direction narrative. Chaque maille qui se crée vous conduit à la suivante, ou à une autre, selon la connivence des motifs.”

Vinciane Despret

6 — abaques des résonances

1h animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert

 

+ Une abaque, c’est d’abord un outil mathématique. C’est le nom donné à tout instrument mécanique plan qui facilite le calcul (un boulier chinois par exemple, ou un tableau de conversion des mesures).

Dans “Où atterrir ?”, l’abaque des résonances est un outil de mesure du degré d’inquiétude par rapport à un concernement.

 

Lors de l’abaque des résonances, un concernement est placé au centre de l’abaque. Ce qu’on va mesurer, c’est le degré d’inquiétude de chacune des personnes présentes dans la salle : jusqu’où je suis / je me sens concerné.e ? Jusqu’où je suis / je me sens  inquiet.e ? Plus je m’approche du centre, et plus je me sens très inquiet.e ou très concerné.e.

 

Si on ne rentre pas dans l’abaque, ça veut dire qu’on ne repère pas d’inquiétudes ou que l’on ne se sent pas concerné.e. Ça ne veut pas dire qu’on s’en fiche, mais qu’en toute honnêteté, en toute sincérité, on ne ressens pas d’inquiétude pour ce sujet.

 

L’abaque des résonance peut permettre de repérer des potentiel.les allié.es ou de mieux comprendre les menaces en cours. C’est également l’occasion de reformuler / préciser / étoffer la formulation de son concernement, pour permettre aux autres participant.es de se sentir concerné.es. L’abaque ne sert pas à mesurer la sympathie qu’on a pour les un.es et les autres.

 

+ Chacun.e écrit pendant 5 minutes son concernement avec un sous-titre de 2 phrases, si besoin, pour développer ou contextualiser. En fonction de la formulation du concernement, il recevra parfois plus ou moins de résonance. L’abaque peut aussi permettre de retravailler la définition d’un concernement pour faciliter les alliances.

 

La règle d’or à laquelle on se tient en atelier et jusqu’à la fin de l’expérimentation : 

“On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne commente pas, on ne rebondit pas.”

+ ETAPE 1 

 

  • Un.e citoyen.ne-expert.e se place au centre de l’abaque et lit scrupuleusement son concernement.

  • Les participant.es se placent en fonction de leur degré d’inquiétude par rapport à la disparition du concernement mis au centre de l’abaque. Le 1er cercle intérieur signifie que l’on est très inquiet.e ou concerné.e. Le 2ème cercle indique qu’on est moyennement inquiet.e ou concerné.e. Le 3ème cercle signifie que l’on est un peu inquiet.e ou concerné.e. On ne rentre pas dans l’abaque si on ne se sent pas concerné.e, ni inquiet.e.

  • Quand tout le monde est placé, l’artiste-médiatrice interviewe chaque personne avec un faux micro, et leur demande de se présenter par leur prénom puis de décrire succinctement leur degré de concernement ou d'inquiétude : “Je me sens concerné.e et/ou inquiet.e parce que…” ou "Je me sens inquiet.e parce que…”. Attention, on évite absolument les “je pense que” ou les “on sait que” qui sont très souvent suivi d’une opinion. On s’exprime en tant que “je” plutôt que “on”. 

  • Les participant.es peuvent se repositionner dans l’abaque à n’importe quel moment pour préciser leur degré d'inquiétude ou de concernement.

  • A la fin, tou.tes les participant.es sortent de l’abaque et la vide. Les scribes cartographient l’abaque des résonances pour le/la citoyen.ne-expert.e.

+ ÉTAPE 2 : 

 

  • Le/la citoyen.ne-expert.e reste au centre de l’abaque et lit scrupuleusement son concernement.

  • Les participant.es se placent en fonction de leurs actions qui maintiennent ce concernement. Le 1er cercle intérieur signifie que nos actions sont des maintiens importants. Le 2ème cercle indique que nos actions maintiennent moyennement. Le 3ème cercle signifie que nos actions maintiennent un peu le concernement. On ne rentre pas dans l’abaque si on ne mène aucune action qui participe au maintien du concernement. 

  • Quand tout le monde est placé, l’artiste-médiatrice interviewe chaque personne avec un faux micro, et leur demande de se présenter par leur prénom puis de décrire succinctement leur action : “Quel est / quelles sont les actions que tu fais qui maintiennent / soutiennent le concernement ?”. Attention, on évite absolument les “je pense que” ou les “on sait que” qui sont très souvent suivi d’une opinion. On s’exprime en tant que “je” plutôt que “on”. 

  • Durant chaque étape, les participant.es peuvent se repositionner dans l’abaque à n’importe quel moment pour préciser leur degré de de maintien.

  • A la fin, tout le monde sort de l’abaque et la vide. Les scribes cartographient l’abaque des résonances pour le/la citoyen.ne-expert.e.

 

+ ÉTAPE 3 : 

 

  • Le/la citoyen.ne-expert.e reste au centre de l’abaque et lit scrupuleusement son concernement.

  • Les participant.es se placent en fonction de leurs actions qui menacent ce concernement. Le 1er cercle intérieur signifie que nos actions sont des menaces importantes. Le 2ème cercle indique que nos actions menacent moyennement. Le 3ème cercle signifie que nos actions menacent un peu le concernement. On ne rentre pas dans l’abaque si on ne mène aucune action qui menace le concernement. 

  • Quand tout le monde est placé, l’artiste-médiatrice interviewe chaque personne avec un faux micro, et leur demande de se présenter par leur prénom puis de décrire succinctement leur degré d’action : “Quel est ton degré de menace ?”. Attention, on évite absolument les “je pense que” ou les “on sait que” qui sont très souvent suivi d’une opinion. On s’exprime en tant que “je” plutôt que “on”.

  • Durant chaque étape, les participant.es peuvent se repositionner dans l’abaque à n’importe quel moment pour préciser leur degré de menace.

  • A la fin, tout le monde sort de l’abaque et la vide. Les scribes cartographient l’abaque des résonances pour le/la citoyen.ne-expert.e.

  • A la fin, tout le monde sort de l’abaque et la vide.

 

+ ÉTAPE 4 : 

 

+ L'abaque se résout avec le/la citoyen.ne-expert.e qui partage ses actions : “Qu’est-ce que je fais en ce moment ou ce que je suis sur le point de faire pour maintenir mon concernement ?”

7 — pause déjeuner

1h30

8 — la danse des cratéropes écaillés

15 min animé par Maëliss Le Bricon

 

+ On se retrouve en cercle pour écouter l’histoire de la danse des cratéropes écaillés rapportée par la philosophe Vinciane Despret pendant son premier terrain dans le désert de Néguev avec l‘ornithologue Amotz Zahavi.

 

Les cratéropes écaillés sont des oiseaux, qui vivent en groupe dans le désert, et pour qui la compétition importe. Comme la survie dans le désert est très difficile, ils ont trouvé un moyen de cultiver leur sens de la concurrence, pour se faire remarquer, pour gagner en prestige et monter dans la hiérarchie, sans pour autant mettre le bien-être du groupe en danger, et ceci grâce à l’altruisme. C’est-à-dire qu’il y a compétition au sein du groupe pour être le plus altruiste, et cela prend la forme de nombreux cadeaux : ils s’offrent des vermisseaux et cherchent sans arrêt à épater les autres pour montrer qu’ils ont les moyens de donner et qu’ils sont audacieux. Les cratéropes associent la compétition au besoin de coopération qui assure le bien-être du groupe. 

 

Les scientifiques étudient un rituel collectif à l’aube pratiqué par les cratéropes écaillées et qui est tantôt reconnue comme une danse tantôt comme un simple toilettage : 

 

“Le moment de la danse matinale est le moment le plus mal choisi : le soleil se lève à peine, les cratéropes ont grand-peine à voir dans cette pénombre, et constituent une proie facile pour un prédateur. En outre, après une longue nuit de sommeil, les oiseaux sont affamés et doivent d’urgence trouver de l’énergie. Le site même du rituel est tout aussi surprenant : les cratéropes dansent généralement dans un environnement non-couvert, là où ils sont les plus démunis face à un prédateur potentiel. 

Selon Zahavi, le lieu et le temps de la danse sont des indices : ils sont choisis parce que, justement, ces lieux et ces moments représentent le plus de difficultés. C’est cette difficulté même qui donne la signification, la fonction de la danse : elle permet de vérifier la fiabilité des motivations des membres du groupe.”

 

 

Vinciane Despret attire notre attention sur cette danse, elle dit : 

 

“Quand les animaux font des choses idiotes en apparence, qui n’ont pas été sanctionnées par la sélection naturelle, c’est qu’il y a un sens pour eux, une valeur, un autre sens. Zahavi arrive à faire l'hypothèse que dans des groupes qui sont tenus par la nécessité de la solidarité (parce qu'il y a des prédateurs, des serpents, il faut que tout le monde soit attentif aux autres, il n’y a qu’un couple, il faut nourrir les petits, on est dans le désert ), il y a une solidarité qui doit être vraiment très intense. Comment cette solidarité peut être vérifiée ? Aussi activée, réactivée et nourrie ? C'est la danse. 

Et pourquoi ? Un oiseau propose aux autres de danser : “venez, on va se mettre en danger !” Si les autres acceptent, ils envoient un message du style “tu peux compter sur nous, nous sommes fiables, avec toi on prend des risques”. Celui qui propose la danse prend aussi un risque. 

D’une certaine manière, on a une très jolie théorie qui affirme à la fois que la danse est un test de la fiabilité des relations qui permet de savoir qui est fiable ; et en même temps, c’est un test qui nourrit la fiabilité des relations et c’est très joli. On est dans l’ordre non pas de la révélation, mais de la performance.”

 

La danse des cratéropes est un test de fiabilité des relations qui nourrit la fiabilité des relations et qui permet de réactiver les liens de solidarité au sein du groupe.

 

 

+ On se retrouve assis sur nos chaises autour du cercle tracé au sol pour un exercice qui nous servira à activer la boussole des puissances d’agir en fin d’après-midi. L’exercice est accompagné par une musique.

 

  • Chacun.e repère un endroit, une bande en bordure du cercle où il prévoit d’aller se positionner.

  • Une première personne se lève, et fait tout le tour du cercle jusqu’à l’endroit qu’elle a choisi. Elle se déplace en marchant, en courant, en reculant, en sautillant, au ralenti…

  • Une fois arrivée, la personne fait un geste ou une danse.

  • Elle continue ensuite le cercle pour retourner à sa place. Sur le chemin du retour, dès qu’elle passe devant un.e participant.e qui souhaite entrer dans le cercle, il/elle se lève à son tour.

  • La personne profite de son passage pour se lever, et tandis que la première personne va se rassoir à sa place, il/elle se dirige vers l’endroit qu’il a repéré pour faire un geste. Et ainsi de suite : il/elle retourne à sa place, une nouvelle personne se lève à son passage…

9 — gammes des émotions

10 min animé par Loïc Chabrier

 

+ On se place en cercle, et on observe notre corps se maintenir en équilibre verticalement. Il peut, comme nous l’avons vu, être chahuté par les pressions reçues, mais aussi être traversé et coloré par des émotions. Nous allons nous exercer et faire plusieurs gammes d'émotions pour mieux les repérer, les décrire et pour ensuite composer de nouveaux affects.

“Le travail sur les émotions permet d’éviter les passions tristes. Les discussions suscitent des passions mais qui ne sont pas travaillées, rendues explicites, et donc deviennent impossibles à mobiliser ou à articuler. Les exercices à froid et à chaud sur les émotions vont permettre de contourner les passions tristes associées trop souvent à la politique et au découragement devant l’impuissance que suscitent les questions écologiques.”

Bruno Latour

 

Nous exerçons nos gammes pour chaque émotion : la colère, la peur, la tristesse et pour finir la joie. Le protocole est le même pour chaque émotion : 

 

+ Pour commencer, l’artiste-médiateur propose un petit geste-son de l’émotion qui est ensuite repris et amplifié de manière crescendo par les participant.es sur deux tours de cercle.

 

  •  Pendant la gamme, le corps est de plus en plus engagé, l’émotion prend une forme de plus en plus grande. 

  • Lorsque l’émotion revient à l’artiste-médiateur, il joue aussi l’émotion en miroir, la boucle est bouclée.

 

+ Pour clôturer la gamme, au signal de l'artiste-médiateur, tout le monde propose en même temps sa sculpture de l’émotion vocalisée. Chaque sculpture est très précise, singulière, comme si on passait dans un musée, et qu’on voyait la sculpture de cette émotion : c’est une sculpture magnifique, avec énormément de détails.

 

 

+ Tout en tenant la position, on observe et on décrit à voix haute toutes les caractéristiques et détails de ces sculptures. 

 

  • Chacun.e sent et partage ses observations, “vous êtes un explorateur de vous-même” : qu’est-ce que vous avez fait pour aller vers la colère ? Quelles sont vos sensations ? Regardez les autres sculptures et décrivez-les : qu’est-ce que vous observez ?

  • Pour finir, on observe et on décrit ce que l’on met en place physiquement pour revenir à la position neutre et verticale de départ. 

 

+ Avec la gamme de la colère suivie de la peur, on observe la dynamique des deux émotions qui nous mobilise physiquement, tantôt en avant, tantôt en arrière, sur un axe horizontal.

 

+ Avec la gamme de la tristesse suivie de la joie, on observe à nouveau la dynamiques des deux émotions qui nous mobilisent physiquement, tantôt vers le haut, tantôt vers le bas, sur un axe cette fois-ci vertical.

 

+ Un fois qu’on est revenu à l’équilibre, on fait trembler tout le corps comme si on était à nouveau dans un bassin en ébullition, comme un œuf dans une casserole. Puis on retrouve l’immobilité, la suspension, et on repart dans l’autre sens avec une nouvelle émotion.

Rendre les émotions articulables

“Toute expression politique entraîne de puissantes émotions. Il faut parfois les susciter quand elles n’existent plus, ou, au contraire, les canaliser quand elles sont trop fortes. Dans tous les cas, il faut les rendre explicites pour que chacun en ressente les effets et puisse les modifier au besoin en fonction de à qui il s’adresse et de ce qu’il a à dire. Pour cela, il faut des exercices qui brise l’évidence des passions et en articule autrement les différents postures et affects.”

Bruno Latour

 

10 — flow

15 min animé par Chloé Latour

 

+ On circule dans l’espace tous.tes ensemble et on commence un flow accompagné d’une musique : 

 

  • Dans notre champ de vision, on choisit de traverser un espace entre deux personnes. On passe des portes, des sas, toujours entre deux personnes. Ce qui motive notre mouvement, c’est de passer entre deux personnes, comme on franchit une porte.

  • On peut adopter différents tempos. On peut aussi décider de s’arrêter complètement, comme un rocher au milieu de la rivière. Ce qui nous fait nous arrêter ou repartir, c’est le flux.

  • On peut aussi suivre quelqu’un ou partir dans la direction opposée. 

  • On essaye de sentir si on est dans des rails ou si on saisit les nouvelles opportunités, instant après instant. Le cerveau a envie de se mettre dans des rails, comment est-ce qu’on peut renouveler nos perceptions, instant après instant ?

  • On trouve une fin, une stabilisation de l’équilibre pour un petit moment. On continue de sentir à l’intérieur, le flow, les possibilités, le fait de pouvoir se transformer de l’intérieur instant après instant.

11 — récit d’enquête avec boussole

45 min animé par Maëliss Le Bricon et Loïc Chabrier

 

La règle d’or à laquelle on se tient en atelier et jusqu’à la fin de l’expérimentation : 

“On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne commente pas, on ne rebondit pas.”

 

+ Le/la citoyen.ne-expert.e déplie sa boussole en commençant par les entités menaçantes. Pendant ce temps, les participant.es écoutent le récit d’enquête et écrivent leur boussole des émotions pour faire ensuite des feedbacks.

 

  • Le/La citoyen.e expert.e a pris un temps avec le scribe pour définir un ordre d’apparition des entités de sa boussole.

  • A la différence de la boussole vivante, le récit d’enquête s’appuie cette fois-ci sur une boussole numérique que l’on projette et qui laisse apparaître une entité après l’autre.

  • Le/la citoyen.ne-expert.e raconte au fur et à mesure l’action de chaque entité qui peuple son terrain de vie. 

  • Au fur et à mesure que le récit se déroule, tou.tes les autres participant.es écrivent leur boussole des émotions qu’ils pourront ensuite restituer au groupe.

+ Les participant.es tracent une boussole des émotions sur une feuille, comme une croix avec 4 quadrants : tristesse, joie, colère et peur. 

 

  • On répond au 4 quadrants, même si c’est un petit ressenti, on va chercher une réponse à restituer, on ne laisse pas un quadrant vide. A partir du récit d’enquête que l’on reçoit, on essaie de collecter les émotions : c’est un travail de collecte qui va permettre ensuite d’augmenter les puissances d’agir. L’idée, c’est de collecter un élément par émotion : “qu’est-ce qui, dans le récit d'enquête, me donne de la joie ?” On va discerner chaque élément : lequel me donne une émotion ? Qu’est-ce qui, dans ce récit, me donne de la tristesse ? De la colère ? De la peur ? De la joie ? On devra ensuite lire la phrase qu’on a écrite, il faut donc être exhaustif pour ensuite partager notre collecte : cette chose m’a rendu triste, cette chose me donne de la joie, je me suis sentie en colère quand…

  • C’est une forme d'auto-description qui permet de nommer, et qui est ensuite partagée et collectée par le/la citoyen.ne-expert.e. On essaie d’être le plus précis possible, et de nommer vraiment ce qui me met en colère, me fait peur, me rend triste, me donne de la joie : c’est un terreau de puissance d’agir pour le/la citoyen.ne-expert.e et pour les autres. Cela permet de repérer ce qui active et peut être un levier d’action collective ou d’alliances.

12 — boussole des émotions, feedback

45 min animé par Maëliss Le Bricon, Loïc Chabrier et Marion Albert

 

+ On prend un temps d’écriture de 10 min pour que chacun.e finalise sa boussole des émotions et choisisse une phrase par quadrant qu’il/elle souhaite partager. 

 

La règle d’or à laquelle on se tient en atelier et jusqu’à la fin de l’expérimentation : 

On ne donne jamais son opinion, on ne discute pas, on ne commente pas, on ne rebondit pas.

 

+ On active la boussole des émotions :

 

  • La moitié du groupe se répartit sur la boussole des émotions tracée au sol. Chacun.e lit, sur le mode du counting, ce qu’il/elle a inscrit sur sa feuille selon avec le carré où il/elle se trouve (joie, colère, peur, tristesse).

  • L’autre moitié du groupe avec le/la citoyen.ne-expert.e sont assis en face de la boussole des émotions pour écouter la collecte des émotions.

  • Quand chacun.e a pris la parole et lu ce qu’il/elle a écrit dans son quadrant, tout le monde change de quadrant et recommence l’opération.

  • Pendant tout le temps d’activation de la boussole, on maintient un état d’écoute, on est sur le mode du counting. 

  • Les scribes retranscrivent mot pour mot la collecte pour la remettre ensuite au citoyen.ne-expert.e et au groupe.

Collecte des émotions du groupe 1 

 

TOUR 1 :

 

Les nappes profondes non-renouvelables me provoquent de la tristesse - 

La mort des eaux de sources profondes bientôt en gironde me rendent triste - J’ai de la joie à apprendre que les eaux des nappes profondes souterraines sont de bonne qualité - Ce qui me procure de la peur c’est l’opacité sur le prix de l’eau dans le cadre de la délégation de service public - Ce qui me procure de la colère, c’est les bouteilles remplies pour être exportées et l’arrosage des piscines avec de l’eau potable - Le maraîchage, ton futur engagement dans un collectif citoyen et des instances citoyennes sur l’usage de l’eau me donnent de la joie - La non-conscience et l’illogisme de l’utilisation de l’eau et de l’équipement des infrastructures me donnent de la tristesse - Les prélèvements excessifs dans les nappes me donnent de la peur - La capitalisation sur le bien commun me met en colère - La qualité de l’eau peut parfois me rendre triste - J’ai de la joie à entendre que des personnes se consultent au sujet de l’eau, même s’ils sont pessimistes

TOUR 2

 

L’opacité sur la construction du prix de l’eau me procure de la colère - Ne plus avoir d’eau potable en 2050, peut-être, me fait peur - L’instance citoyenne me procure de la joie - Cela me rend triste de finalement de rien retirer ou ne pas pouvoir agir à la lecture de ma facture d’eau et du bilan de l’ARS sur sa qualité - La pollution et la qualité de l’eau peuvent me faire peur - Les infrastructures techniques sur lesquelles on aurait une incapacité d’action qui menacerait la ressource me font peur - La dépendance de l’eau et de sa qualité par un réseau unique me fait peur - Ce qui me met en colère c’est l’usage industrielle du captage d’eau pour mettre en bouteille - L’accélération du changement climatique me rend triste - Passer de SUEZ à un régime direct, si ‘l’expertise est ok, me donne de la joie - La disparition de Suez me met en joie - Passer de SUEZ à un régime direct, si ‘l’expertise est ok, me donne de la joie - Les pratiques agricoles et les choix de cultures me mettent en colère - Ne pas savoir quelle structure ou quelles compétences pourraient avoir une régie maintenue par les élus peut-être peut me faire peur

 

TOUR 3

 

L’eau potable pour les WC, machines à laver, arrosage me rend triste - Les productions intensives et les prélèvements d’eau excessifs me mettent en colère - Les prélèvements excessifs me mettent en colère - Les actionnaires de SUEZ, l’opacité du prix de l’eau et tout ce que cela représente finalement me font peur - Denis Salles sociologue à l’INRAE et donne à Gilles des tonnes d’informations, et qui a inclut Gilles dans un exercice de prospective, et qui lui indique des noms et des fonctions (...) me donnent de la joie - Une joie que moi aussi je ressens quand je découvre CHAPeau qui fait plancher les gens sur leur vision de la fourniture en eau en 2050 - Ma facture d’eau et les piscines individuelles me mettent en colère - Les lois qui obligent le raccord au réseau et interdisent de verser les eaux de récupération d’eau dans - Le circuit officiel me met en colère - La finitude de la ressource eau potable et son utilisation non-consciente me rendent triste - La perspective d’instances citoyennes sur les usages de l’eau me donne beaucoup de joie - Cela me fait peur d’apprendre qu’un service comme SUEZ et l’eau soit un modèle avec actionnaires et dividendes

 

 

TOUR 4

 

Je suis en colère de voir les fleuve arides - L’eau que je bois et que je me lave me rendent joyeuse - Avec une petite incertitude sur l’entité concernée, « l’incapacité du citoyen à être entendu » me procure de la tristesse - Les notions capitalistes tout court, mais rapportées à une ressource naturelle essentielle me font peur - Le flou de l’Agence Nationale de Santé et les infos différées de l’ARS me font peur - Le collectif des citoyens me rend joyeuse - La qualité naturelle de l’eau qui est donnée par Gilles comme de bonne qualité me met en joie - J’ai de la tristesse à propos des prélèvements excessifs sur cette ressource eau - Moi ce qui me met en colère, c’est les menaces sur les ressources, c’est les pollutions industrielles, les pollutions agricoles - L’autonomie personnelle possible à gagner en coopération avec le fonctionnement du réseau me met en joie

Collecte des émotions du groupe 2

 

TOUR 1

 

Ca me déprime de voir que malgré les risques connus, les entreprises et les individus continuent à gaspiller de l’eau - J’ai peur de manquer d’eau - Le jeu de mot « haut potable » m’a mis en joie - L’’image de l’identité nappe profonde sain en Gironde sans besoins ou très peu de traitements qui est potentiellement menacée me plonge dans une grande peur, celle de la disparition de l’eau potable - Le changement de SUEZ pour une gestion publique me met en joie - J’ai peur de l’avidité des actionnaires - Le profit financier sur l’eau me met en colère - Le fait qu’on ne regarde pas de façon globale la problématique de l’eau sur la planète Terre me met en colère - Les conséquences du climatique et la baisse du niveau des rivières me font peur - La possibilité d’avoir une eau polluée des robinets est assez terrifiante - J’ai ressenti beaucoup de joie à être outillée par l’enquête détaillée de Gilles - Et moi ça m’a attristé de comprendre que j’étais pas sûre qu’un citoyen informé soit en capacité d’agir même si c’est une condition nécessaire mais pas suffisante - J’ai aussi ressenti de joie à savoir qu’une personne-ressource a pu être vraiment utile à cette enquête, et qu’elle a pu être un moteur pour impulser de futur rencontres à venir - Les prélèvement excessif me rendent triste parce que c’est caractéristique de l’individualisme qui mène à notre perte- Que les citoyens ne puissent se faire entendre en politique me rend triste - L’incapacité de créer un double réseau d’eau afin d’utiliser les eaux usées dans les toilettes me rend très triste - Ca me décourage d’avoir le sentiment de ne pas avoir de prise - L’idée de bien commun me met en joie - La notion d’actionnaire me met en colère - Les déserts d’eau potable me mettent en colère

 

TOUR 2

 

Le prix prohibitif de l’eau me met en colère - La menace sur la ressource en eau potable m’angoisse, la sécheresse actuelle ne fait que confirmer l’imminence du danger - Le système des bouteilles en plastique et de la revente me rend triste - L’idée de considérer l’eau comme une ressource me rend triste - Les usages industriels et agricoles et notre dépendance à la surconsommation me font peur - Le fait que gilles ne soit pas plus en colère ou enflammé sur ces questions me met moi-même un peu en colère pour me donner à sentir un peu plus l’importance de cette question - J’ai peur de la soif - Le couple de canards colverts du Parc Bordelais qui vient dans la piscine de mon voisin me met en joie - J’ai peur de gaspiller de l’eau potable sans le savoir - Je ne sais pas ce que contient l’eau que je bois,et ça me fait peur - L’opacité d’accès à l’information me met en colère - Comprendre le prix et la part pour les dividendes me met en joie - Se rappeler la chance d’avoir accès à l’eau potable me met en joie - Je suis effrayée à l’idée que la ressource en eau n’est pas renouvelable à l’infini - La délégation de service public à SUEZ m’effraie, on ne devrait pas pouvoir privatiser des éléments de bien commun, et ça m’a rappelé la notion de Zone Critique que nous a appris Bruno Latour - Les alliances public-privé, et la signature d’une délégation de service public entre Bordeaux Métropole et un groupe international privé type SUEZ me provoquent beaucoup de colère - J’ai été très attristée d’apprendre que les nappes profondes de Gironde qui contiennent une eau de bonne qualité sont abîmées ou en phase de l’être encore plus dans le futur - Je suis en colère qu’on dégrade et qu’on épuise ces nappes profondes - L’opacité du prix de l’eau me rend très très furieuse

TOUR 3

 

Je suis en colère car il y a trop de capitalisme autour de l’eau potable, et je suis en colère car je ne sais pas si on utilise les nappes d’eau profonde parce que les nappes phréatiques sont polluées - On tire la chasse d’eau avec de l’eau potable, et on achète de l’eau conditionnée en plastique pour la boire : c’est intolérable ! - Ouvrir mon robinet d’eau quand j’en ai besoin me donne de la joie - J’ai une vieille peur qui est celle d’imaginer que l’eau de la mer, l’eau salée, entre dans les nappes phréatiques qui nous alimente en eau potable - Je suis attristée du déni des scientifique et des politique à s’emparer du sujet - Le principe de l'actionnariat dans le domaine de l’eau me met en colère - Et moi je ne suis pas d’accord que l’eau potable soit conditionné à des profit - Moi ça me met vraiment en joie, c’est qu’il y ait cette notion de construction du prix de l’eau, en fait ça me nourrit moi-même que tu ais parlé de construction du prix de l’eau - Et moi, j’aime l’idée, ça me met en joie, l’idée d’une reprise en main des outils d’accès aux moyens de subsistance - Aller vers des citoyens informées me donnent de la joie - Le sujet du concernement citoyen informé me provoque du découragement et de la tristesse - La menace des ressources profondes des nappes phréatiques, la menace de l’eau dont on ne peut pas se passer me fait vraiment peur - Les pollutions d’origine industrielle me mettent en colère, les industriels devraient être obligés de rendre à la nature une eau propre - Je suis effrayée par mon ignorance sur la question de l’eau de laquelle je dépends pour vivre - La disparition de SUEZ et ses actionnaires me met en joie - La reprise par la ville de la régie publique me met en joie - Les usages récréatifs et les prélèvements excessifs m’attristent - Le système d'actionnariat et la gestion des biens publics me fait peur - Les inégalités liées à l’eau m’attristent, l’injustice - L’aveuglement face à l'urgence m’excède.

 

TOUR 4 

 

Alors moi ça me rend profondément triste qu’il y ait ce principe que parce que ce serait une entreprise privée comme SUEZ elle gérerait mal l’eau, et que j’en ai marre d’entendre ça sans avoir de preuves, je voudrais avoir des preuves de ça, ça me rend triste de pas avoir de preuves et que ce ne soit pas documentée par des faits - J’ai peur que la gestion de la métropole de l’eau ne soit pas mieux que celle de SUEZ - Savoir que l’on gaspille de l’eau potable me rend triste - Je suis contente que la Gironde dispose de ressource en eau potable - Je suis stimulée de voir quelqu’un chercher à s’informer et à comprendre - Je suis triste qu’il n’y ai pas de possibilité pour le citoyen de s’exprimer entre deux élections - Moi je suis profondément en colère que le système de l’eau en général, pas que la gestion de l’eau ici, mais l’eau en général, soit si détaché du système climatique en général alors qu’il a une importance vraiment capitale, et il y a une grosse partie à revoir là-dessus - Que les citoyens ne soient pas entendus me désespère - L’internationalisation de SUEZ et le suivi de l’ARS sur l’eau me fait peur - La complexité des outils de distribution et des instances de pilotage me rend triste - La propension de l’être humain à considérer tout ce qui l’entoure comme une ressource inépuisable me met très en colère - J’ai peur que les animaux n’ait plus d’eau et que les canards de la piscine du voisin soient malades à cause du chlore - Ca m’a mise très en colère d’apprendre que la gestion d’un bien commun rapporte des profits aux actionnaires de SUEZ - Je suis ravie d’avoir découvert l’exercice de prospective CHAPeau, parce que ça active l'intelligence collective sur un sujet fondamental - Le changement climatique inéluctable me terrifie - Je cultive l’optimisme de la mobilisation citoyenne - Je suis en joie de boire de l’eau

13 — boussole des puissances d’agir

45 min animé par Maëliss Le Bricon et Loïc Chabrier

 

+ Le/la citoyen.ne-expert.e note son concernement sur une carte et écrit ses besoins qu’il/elle identifie pour avancer dans son enquête.

 

  • Le/La citoyen.ne-expert.e lit son concernement et le place au centre de la boussole.

  • Si il/elle a identifié des besoins liés à son enquête, il/elle les lit et positionne chaque carte dans un faisceau du cercle interne de la boussole des puissances d’agir. Il/elle a le choix de ne pas adresser de besoins.

 

+ Les participant.es écrivent pendant 15 minutes des ressources qu’ils identifient à partir du récit d’enquête ou des besoins formulés par le citoyen.ne-expert.e.

 

Sur chaque carte, il est possible de décliner une ressource selon 4 questions auxquelles on répond par ordre chronologique. On commence par répondre à la première question et si cela est possible, on répond aux suivantes. On ne peut compléter une question que si on a répondu à la précédente.

 

1. Qui ? 

2. Pourquoi faire ? 

3. Où ?

4. Avec qui ?

+ On se retrouve autour du cercle sur nos chaises. Le/la citoyen.ne-expert.e se place au centre de la boussole des puissances d’agir et on remobilise la danse du cratérope écaillé avant d’entrer dans la boussole des puissances d’agir :

 

  • On repère l’endroit du cercle où l'on souhaite contribuer. Si notre ressource correspond à un besoin exprimé, on se place dans le faisceau correspondant. S’il s’agit d’une contribution libre, on choisit un faisceau vide pour poser notre carte. 

  • On se lève et on fait un tour de cercle jusqu’à l’endroit repéré.

  • On lit scrupuleusement la carte qu’on adresse à l’enquêteur.rice.

  • On la pose plus ou moins proche du centre de la boussole en fonction du nombre de questions auxquelles on a répondu. Chaque réponse correspond à un pas supplémentaire dans la boussole. 

Si on a répondu à “Qui ?”, on avance d’un pas vers le centre de la boussole et on dépose notre carte. Si on a répondu à “Qui ? Pourquoi faire ? Où ?”, on avance de trois pas vers le centre de la boussole pour y déposer notre carte.

  • On retourne à notre place en faisant le tour du cercle : est-ce que quelqu’un va se lever à son passage pour aller poser sa carte ?

 

+ La boussole des puissances d’agir se termine quand toutes les contributions écrites ont été posées.

 

+ Le/La citoyen.ne-expert.e rassemble les cartes ressources offertes dans une enveloppe qu’il/elle emporte et qu’il/elle pourra activer le moment venu, à son rythme. Une fois que les ressources ont été partagées, on laisse l’entière liberté au/à la citoyen.ne-expert.e ; ce qui signifie qu’on ne le/la relance pas aux prochains ateliers pour savoir si il/elle a bien activé la ressource qu’on lui avait indiqué. 

“ On comprend que par ce type d’exercice, on commence à dessiner quelque chose comme un paysage. Bien sûr, je n’ai pas eu l’occasion d’exprimer mon opinion, mais j’ai fait mieux : je suis devenu un mouvement — presque, déjà une mobilisation. Je me retrouve au centre d’un groupe de gens qui représentent des choses qui toutes s’agitent et aspirent à quelque action. Ce terrain de vie bouge, et il est vivant.”

Bruno Latour

bottom of page