Carnet d'atterrissage
Le Collectif Rivage, créé à Bordeaux en 2020, réunit des artistes et des scientifiques.
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Carnet d'atterrissage
A la manière d'un carnet de bord, l'équipe du Collectif Rivage a documenté le bourgeonnement de l'expérimentation "Où atterrir ?" entre 2021 et 2023.
Le montage du projet
Un tissage d'acteur.rices engagé.es dans le processus d'atterrissage
La durabilité du projet "Où atterrir ?" tient au soin que chaque acteur.rice a porté au montage du projet dès le début de l'aventure.
Cette étape de montage et de tissage de relation de partenariat, d'alliance, de collaboration et de soutien est le terreau à partir duquel le bourgeon s'est déployé et à partir duquel il essaime aujourd'hui.
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En 2020, lorsque Maëliss et Loïc rejoignent le projet-pilote en tant que participant.es, ils ont déjà créé le Collectif Rivage à Bordeaux, mais ils n’ont jamais lu une ligne du philosophe Bruno Latour. Ils rejoignent l’expérience et découvrent les transformations que le dispositif crée chez eux et chez les autres participant.es au fil des ateliers. La rencontre avec l’expérimentation “Où atterrir ?” a d’abord eu lieu par la pratique de l’enquête et des ateliers. En ce sens, Maëliss et Loïc ont une compréhension de la démarche et de ses effets par l’expérience de leur propre enquête sur leur terrain de vie.
C’est seulement à partir de janvier 2021 que Loïc et Maëliss trouvent un véritable intérêt à se plonger dans les ouvrages du philosophe. Ils y prolongent l'expérience de l’atterrissage et se sentent peu à peu transformé.es par la pensée en action qu'ils retrouvent dans l'écriture de Bruno Latour.
Après avoir senti et éprouvé le mouvement de l’auto-description, de l’enquête et des actions qu’elles génèrent, Loïc et Maëliss proposent d’initier un premier bourgeonnement sur leur terrain de vie à Bordeaux et Saint-Médard-en-Jalles.
Au sein du Consortium “Où atterrir ?”, ce bourgeonnement suscite de nombreuses inquiétudes, car il est le tout premier à être animé par des participant.es. Loïc et Maëliss suivent avec attention les recommandations de Chantal Latour et de Bruno Latour et mènent un travail d’assemblage sur la métropole bordelaise pour tisser des liens avec les futurs participant.es, équipes, et partenaires au sein des administrations. Après 9 mois d’assemblage entre mars et novembre 2021, le bourgeon commence à prendre forme avec une équipe, des participant.es intéressé.es par la démarche et des partenaires prêts à soutenir l’émergence du bourgeon et à y participer.
Chloé Latour / photos Loïc Chabrier
Bruno Latour et Chantal Latour / photos Loïc Chabrier
Sylvie Violan, directrice de la Scène nationale Carré-Colonnes, ainsi que Maëliss Le Bricon et Anne Rumin / photos Pierre Planchenault
Valérie Philippin, chanteuse lyrique à Territoires de la Voix, Bruno et Chantal Latour / photos Pierre Planchenault
Soheil Hajmirbaba, membre de SOC / photos Pierre Planchenault
En septembre 2021, Bruno Latour anime un atelier-conférence avec Soheil Hajmirbaba, membre de SOC (Société d’Objets Cartographiques) à La Manufacture CDCN de Bordeaux pour présenter et lancer l’expérimentation “Où atterrir ?”. Au terme de cette journée très riche, le philosophe est obligé de rentrer au dernier moment à Paris pour des raisons de santé.
L’atelier-conférence du lendemain à la Scène nationale Carré-Colonnes à Saint-Médard-en-Jalles est animé au dernier moment par l’équipe du bourgeon et Vivian Dépoues, membre du Consortium “Où atterrir ?”. La Scène nationale Carré-Colonnes prend en charge la production déléguée des ateliers-conférences et créent les meilleures conditions possibles pour que le lancement de l’expérimentation ait lieu.
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Loïc Chabrier, Pascale Bosboeuf, Maëliss Le Bricon du Collectif Rivage et Vivian Dépoues du Consortium "Où atterrir ?" / photos Pierre Planchenault
Camille Choplin, élue à la Mairie de Bordeaux et Bruno Cristofoli, élu à la Mairie de Saint-Médard-en-Jalles / photos Pierre Planchenault
Anne Rumin, Amance Riquois-Tilmont (Scène nationale Carré-Colonnes), Marion Albert , Loïc Chabrier et Maëliss Le Bricon / photos Pierre Planchenault
Pendant l’automne, Loïc et Maëliss continuent de chercher les financements nécessaires au lancement des ateliers prévus en décembre et pour lesquels 64 participant.es se sont inscrit.es. Tous les deux convaincu.es que “Où atterrir ?” est un dispositif puissant pour sortir de la paralysie politique face aux mutations climatiques, Loïc et Maëliss s'efforcent d’embarquer toutes celles et ceux qu’ils rencontrent et qui comme eux voudraient atterrir / faire atterrir Bordeaux et Saint-Médard-en-Jalles.
La Direction Interministérielle de la Transformation Publique publie un appel à défis “Pour une action publique co-construite avec les usagers et les agents” que Maëliss propose à LaBase, laboratoire d’innovation publique territoriale, qui accepte de les accompagner dans leur candidature. Anne, Pascale, Loïc et Maëliss du Collectif Rivage montent l'important dossier de candidature en quelques semaines avec le soutien de Julie Roturier de LaBase et croisent les doigts.
Julie Roturier, agent de la mission Agenda 21 du Département de la Gironde et membre de LaBase, avec Marie-Julie Poulat, élue à la Mairie de Bordeaux / photos Loïc Chabrier
Gilles Garcia, agent de la DREAL, membre de LaBase / photos Loïc Chabrier
Loïc et Maëliss font ensuite appel à l’accompagnement méthodologique de Chloé Latour de S-Composition, membre du consortium pour animer les ateliers. Chloé Latour accepte d’accompagner le bourgeon en co-animant les premiers ateliers et avec des temps de résidences entre chaque session.
En novembre, le Consortium “Où atterrir ?” finalise le rapport d’activités du projet-pilote de 2019-2021 dont Loïc et Maëliss lisent attentivement les 350 pages. Ils y retrouvent le cadre, les points dogmatiques et les apprentissages du projet-pilote auxquels ils ont participé, mais les conduites, les protocoles et les exercices des ateliers n’y sont pas détaillés, ou pas suffisamment.
Par ailleurs, les chapitres dédiés aux pratiques artistiques et rédigés par les membres de S-composition sont dissociés des méthodes d’enquêtes rédigées par les membres de SOC (Société d’Objets Cartographiques). Loïc et Maëliss commencent alors à remembrer l’expérimentation pour retrouver le “millefeuille de médiums” qui articule pensée en action, pratiques artistiques et cartographiques, et méthodes d’enquête.
Fin novembre, alors que les ateliers approchent, les résultats de l’appel à défis de la DITP prennent du retard et ne sont pas publiés comme prévus. Des pièces justificatives complémentaires sont demandées au Collectif Rivage et à LaBase pour finaliser le processus de sélection.
En vue de la préparation et de l’animation du premier atelier de décembre 2021, Loïc et Maëliss retrouvent Chloé Latour pendant 2 journées à Paris. Chloé Latour leur permet d’accéder aux captations des ateliers filmés par Jérémie Fontaine. Ils peuvent alors reconstituer à partir des vidéos le processus de l’expérimentation, tel qu’ils l’ont vécu pendant le projet-pilote à Saint-Junien.
Marion Albert, Valérie Philippin, Séverine Lefèvre, Maëliss Le Bricon / photos Loïc Chabrier
Amance Riquois-Tilmont / photos Pierre Planchenault
Chloé Latour / photos Loïc Chabrier
Le 9 décembre, à quelques jours du premier atelier, Loïc et Maëliss apprennent que Chloé Latour est malheureusement touchée par le COVID et ne pourra pas venir co-animer l’atelier de lancement. Les résultats de la DITP ne sont pas publiés, le Collectif Rivage ne sait pas, à ce stade, s’il aura ou non, les moyens de mener l’expérimentation.
Les ateliers de décembre se passent bien et chacun.e espère pouvoir poursuivre l'expérimentation l'année suivante.
En janvier 2022, Loïc et Maëliss apprennent que le bourgeon “Où atterrir ?” est lauréat de l’appel à défis de la DITP. L’importante subvention permet de financer les ateliers, la documentation, la création de l’Atlas des cartes d’atterrissage, la rédaction du Carnet avec la méthodologie et l’accompagnement à la méthodologie par Chloé Latour de S-Composition.
Pour que ce premier bourgeonnement de l’expérimentation “Où atterrir ?” pousse entre décembre 2021 et septembre 2023, Loïc et Maëliss ont eu besoin de travailler activement et en continue pendant une année entre janvier 2021 et janvier 2022. L’ensemble du Collectif Rivage, de LaBase et du Consortium “Où atterrir ?” ont œuvré collectivement pour que le bourgeonnement puisse se déployer et trouver un ancrage territorial durable.
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Les conditions nécessaires au bourgeonnement que le Collectif Rivage a identifié :
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l’assemblage des participant.es : citoyen.nes, agents et élu.es
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la création de l’équipe composée d’artistes-médiateur.rices, de scribes, et d’une équipe multimédia
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un tissage partenarial important qui soutient le projet : ingénierie, financement, accompagnement, accueil des ateliers et des résidences.
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appropriation de la méthodologie pour l’animation de l’expérimentation : travail de visionnage et de retranscription des archives vidéos, étude du rapport d’activité du projet-pilote, journées d'accompagnement à la méthodologie avec Chloé Latour.
Ce travail actif de maillage et de tissage de liens a été rendu possible parce que Loïc et Maëliss vivaient sur place et qu’ils ont consacré l’année entière au montage du bourgeonnement. En dehors de leur autres engagements professionnels liés à leur activités de comédien.nes, ils ont pu assurer une forme de permanence en continue sur le territoire. Tous les jours, Loïc et/ou Maëliss se rendaient disponibles pour travailler et avancer sur “Où atterrir ?”.
La particularité de ce premier bourgeonnement repose sûrement aussi sur le fait que Loïc et Maëliss habitaient sur place et étaient attachés au territoire sur lequel ils bourgeonnaient. Cet ancrage territorial leur a donné la possibilité d'œuvrer collectivement sur leur terrain de vie, et d’être avant tout concernés par les effets et la durabilité de l’expérimentation.
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Ce travail de rencontres, de découvertes et de tissage a été une aventure extrêmement riche qui se poursuit encore aujourd’hui grâce aux relations de confiance et d'amitiés qui se sont construisent autour de l'expérimentation "Où atterrir ?".
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Après la phase de montage du projet, l'expérimentation pouvaient enfin commencer avec de nouveaux défis pour le Collectif Rivage et l'ensemble des participant.es : l'enquête, l'animation des ateliers et des kiosques, la création des protocoles, de nouvelles hypothèses à vérifier et à documenter...
Maëliss Le Bricon et Chloé Latour / photos Loïc Chabrier
Valérie Philippin et Chloé Latour / photos Loïc Chabrier
Chloé Latour et Bruno Latour / photos Loïc Chabrier
Maëliss Le Bricon et Amance Riquois-Timont / photos Pierre Planchenault