Où atterrir ?

une expérimentation initiée par le philosophe Bruno Latour

Dans la continuité du projet-pilote "Où atterrir ?" soutenu parle Ministère de la Transition Ecologique, le Collectif Rivage poursuit l'expérimentation avec différents territoires du Sud Ouest pour renouveler les modes d'action et œuvrer au maintien de l'habitabilité des milieux de vie.

Où atterrir ? est une invitation à transformer nos modes d'action pour prendre soin des territoires dont nous vivons et maintenir plus largement l'habitabilité terrestre. Dans un contexte de crises sociales et écologiques caractérisées par la situation Anthropocène, certain.es préfèrent s'envoler dans la planète hors-sol, s'échapper sur Mars ou s'enfuir dans le métavers. Tandis que l'attractivité des territoires identitaires grandit, nous proposons de tourner le dos à ces destinations funestes pour nous orienter vers le Terrestre et oeuvrer à partager un monde commun habitable pour tous les vivants.

Entretien réalisé par Jérémie Fontaine dans le cadre du projet-pilote de "Où atterrir ?" en 2020

“ Quand on change d’époque, quand de nouveaux objets viennent impacter la vie publique, c’est alors qu’on se trouve démuni : on n’a pas les bonnes émotions, les bons affects, on ne sait pas comment les absorber - et encore moins résoudre les problèmes qu’ils posent.”

Bruno Latour

Dans son livre Où atterrir ? Comment s’orienter en politique paru en 2017, le philosophe Bruno Latour articule crises écologiques, sociales et démocratiques et pose un nouveau regard sur les transformations territoriales à mettre en œuvre pour maintenir l’habitabilité des milieux de vie. En réponse à la crise des Gilets Jaunes, l’ouvrage Où atterrir ? comment s'orienter en politique, est adapté en expérimentation artistique, scientifique et politique pour tenter de mettre fin au dialogue entre les muets et les sourds qui s’intensifie entre les citoyens et les administrations. L’enjeu est à la fois d’outiller les habitant.es pour rendre audibles leurs préoccupations et de renforcer les institutions pour qu’elles soient à nouveau capables de se saisir des descriptions du monde et des initiatives de sa société civile.

1 Renouveler la définition du territoire selon les attachements, c’est-à-dire tout ce qui permet de subsister et de se maintenir dans l’existence, aussi appelé «terrain de vie».

2 Augmenter la puissance d’action des habitants, des agents, des élus et des organisations pour co-construire collectivement des solutions concrètes aux problématiques vitales du quotidien et maintenir l’habitabilité du territoire.

3 Revitaliser les pratiques démocratiques et transformer l’action publique pour être à nouveau en capacité de composer un monde commun.